Et la Rentrée ?


On va se dire les choses : La rentrée n’est pas simple !!!

Force est de constater que nous ne sommes pas en récession, ou du moins pas encore, mais six mois de guerre en Ukraine ont conduit le consensus à abaisser les perspectives de croissance du PIB de 2.8 points en cumul sur 2022 et 2023.

Les tensions des marchés de l’énergie sont de nature à prolonger le choc inflationniste, car le "bouclier tarifaire" n’est pas extensible à l’infini vu son coût. De plus, le gouvernement prépare les esprits à de possibles rationnements d’énergie pour les entreprises durant l’hiver.

Et si on focalise sur notre métier…

Il y a encore peu de temps, peu de personnes pouvaient évoquer l’existence d’un taux d’usure dans l’obligation légale de calculs des prêts octroyés en France.

Rappelons à toutes fins utiles que le taux d’usure (ou seuil d’usure) représente le taux d’intérêt maximal auquel les banques sont autorisées à prêter de l’argent lors d’un prêt immobilier. Un établissement proposant un emprunt dont le taux annuel effectif global (TAEG) dépasserait la limite fixée par ce seuil d’usure s’expose à diverses sanctions.

Cette protection est aujourd’hui devenue un obstacle. Le taux d'usure, censé protéger les consommateurs des taux abusifs que pourraient fixer les banques, a été fixé, au 1er juillet, "à 2,57% pour les prêts de 20 ans ou plus", selon le communiqué de l'Afib…

Dans le même temps les coûts de refinancement augmentent et donc les prêteurs suivent nécessairement la tendance ceci seconjugue aux autres frais dont l’assurance et nous arrivons doucement mais sûrement « fameux » effet ciseaux qui devient un frein à beaucoup de dossiers.

Pour l’heure les refus ne se font plus sur l’analyse de risque d’un dossier mais sur la non-rentabilité et/ou le non-respect de l’usure. Difficile d’expliquer ceci à un client…

Ironie du sort, ce qui était censé protéger le consommateur conduit dans de nombreux cas à des situations dramatiques dans lesquelles les clients n’ont pas de solution et notamment dans le domaine du rachat.

Pour résumer, le cadre réglementaire vient entraver le rôle social que peut jouer un partenaire financier dans l’accompagnement et un refus dépasse aujourd’hui la seule analyse risque.

Bonne nouvelle : toute la profession se mobilise (depuis un certain temps déjà) pour que les lignes bougent.

On ne voit pas comment courtiers, promoteurs, notaires… et surtout le gouvernement pourraient se permettre de laisser la situation perdurer.